Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aïkido Lyon
8 novembre 2009

Comment évaluer les differents niveaux DAN : du Shodan au Yondan

Evaluation du niveau SHODAN – 1er Dan

 

Le niveau Shodan - Premier dan doit être, conformément à la tradition et à la signification des termes japonais, considéré comme le premier niveau, le "début" de la pratique (sho-dan = dan du débutant)

Le corps commence enfin à répondre aux commandements et à reproduire les formes techniques. On commence à saisir une certaine idée de ce qu'est l'Aïkido. 11 faut alors s'efforcer de pratiquer ou de démontrer, lentement si nécessaire, mais en s'attachant à la précision et à l'exactitude.

Cela signifie que le candidat doit disposer des «outils constitutifs» de la pratique de l’aïkido, outils sans la connaissance et la compréhension desquels on ne peut prétendre «faire de l’Aïkido». Cette connaissance et cette compréhension devront ensuite évoluer vers la maîtrise des mêmes outils dons les grades ultérieurs. Ces « outils constitutifs» peuvent se regrouper en trois grandes rubriques, correspondant à trois types principaux d’indicateurs.

  16 ans et 1 an minimum après le Premier Kyu

 

Critères de jugement

  • 1) Connaissance Formelle des techniques

Le premier indicateur de la capacité à vérifier est la connaissance Formelle des techniques (définies par la nomenclature en vigueur à la date de l’examen).

Exemple de comportement observable: Reconnaître les enveloppes globales et caractéristiques qui distinguent les techniques entre elles (ikkyo de nikyo, de sankyo, etc.).

 

  • 2) Construction des techniques (Riaï)

La compréhension et le respect du schéma fondamental de construction des techniques constituent le deuxième indicateur des capacités à vérifier. Cette construction des techniques doit s’observer par l’enchaînement des 3 "phases" suivantes :

  • phase initiale de placement, impliquant la compréhension de principes tels que Irimi, Tenkan et Ma-aï;
  • phase dynamique de création et conduite du déséquilibre;
  • phase terminale où le déséquilibre se transforme en amenée au sol (projection ou immobilisation)

Le respect de ces trois phases ne devant pas nuire à la continuité (Nogare) dont l’exigence sera à moduler en fonction du grade demandé. Ce schéma est certainement un peu académique ou rigide — la notion de contrôle devant en effet être partout présente et constituer le liant, mais néanmoins incontournable dans l’apprentissage. Progressivement, ce deuxième indicateur, la construction des techniques, sera intégré dans le troisième indicateur (intégrité), car une bonne compréhension des principes d’unité et de respect de l’intégrité doit aboutir à un schéma rigoureux de construction des techniques. Cependant, au niveau du premier dan, ce deuxième indicateur semble être un appui nécessaire pour aider à développer le troisième.

Exemple de comportements observables (en négatif et en positif) :

  • Sur Katata dori - ikkyo: venir saisir directement la main sans être déplacé ou sans avoir marqué le contrôle d’une manière ou d’une autre.
  • Par son équilibre. mettre l’attaquant en Situation de déséquilibre.
  • Coordination de l’attaque de Uke dans l’exécution de la technique dans son enchaînement Tsukuri - kuzushi -gake ou osae: placements - déséquilibre -projection ou immobilisatIon).

NOTA : La construction des techniques ne peut se faire qu'à partir d'un minimum de condition physique. Mais il ne faut pas la concevoir dans un sens étroit, exclusivement physique, voire musculaire (notion de Taïkiu — ryoku) : l'endurance, la résistance (physique, émotionnelle) , etc ... sont aussi le résultat d'une préparation psychologique. Une absence de préparation physique (au sens large) entraîne souvent la perte des équilibres techniques ou des bases de la discipline.

Cette dimension est à situer à part. Elle est transversale à tout l’examen, et doit être évaluée en référence à l’âge et au sexe du candidat. Elle ne doit pas être évaluée en soi. C’est I’effort du candidat pour développer sa condition physique qui doit être apprécié, quelle que soit sa situation de départ.

 

  • 3) Principe d’intégrité

La compréhension du principe général et fondamental selon lequel la technique d’aïkido doit préserver et renforcer l’intégrité physique et mentale des deux protagonistes constitue le troisième indicateur des capacités à vérifier.

Ce principe, au contenu très dense, comprend notamment tous les éléments suivants:

  • nécessaire unité du corps, de centrage, d’engagement du corps dans le sens de l’action;
  • nécessité d’une attitude juste (cf. la notion de shisei). d’une maîtrise et d’un emploi adéquat de son potentiel physique, d’un rythme adapté entre les mouvements et à l’intérieur du mouvement (cf. les notions de kokyu, ét de kokyu, ryoku), concept d’Harmonie.
  • nécessité de conserver son potentiel, sa disponibilité, sa mobilité, sa capacité de réaction et sa vigilance (cf. les notions de zanshin et de metsuke) tout au long de la situation, nécessité de ne pas blesser uke (intégrité physique et mentale) ni se mettre en danger soi même.

Exemple de comportements observables (en positif et en négatif):

pour tori

  • centrage: les coudes ne doivent pas s’écarter du corps sur shiho-nage; sur kote-gaeshi, la main doit rester dans la ligne centrale du corps de tori  …
  • préserver son équilibre (ne pas être déséquilibré par les saisies de uke, ou par ses propres déplacements)
  • préserver son intégrité (ne pas être touché par les Frappes de uke); notion de réalité martiale
  • préserver l’intégrité de uke (ne pas le blesser) ni lui faire peur !
  • attitude droite (ne pas être cassé ni tordu, le haut et le bas du corps travaillant sans lien); placement du bassin (sans cambrure excessive) et des articulations (épaules et genoux) permettant une disponibilité suffisante

pour uke

  • avoir un comportement d’attaquant: s’engager dans l’attaque sans être suicidaire (pas de faux shomen); donner clairement à tori une situation et accepter qu’elle évolue sans anticiper négativement
  • avoir une attitude créatrice, on posant une situation nécessitant réaction par l’attaque ou la saisie, et en obéissant ensuite à la "logique dynamique" en restant présent, actif, vigilant et adaptable tout ou long de la technique;
  • chuter sans se blesser.

Toutes ces données physiques vont évoluer ultérieurement vers des données psychiques et mentales (tranquillité, sérénité, disponibilité, etc.) au cours de la progression du pratiquant.

 

Exemple de comportements observables:

  • respecter l’adversaire, ne pas manifester d’agressivité, d’orgueil, de « rictus vengeur»;
  • ne pas se laisser dominer par la peur, ou en manifester;
  • ne pas humilier, mépriser, manifester, par sa désinvolture, une attitude désobligeante pour le partenaire (respect de l’étiquette dans la forme et le fond).

 

NOTA : il ne s’agit pas d’exiger que toutes ces notions soient possédées et maîtrisées au niveau du premier dan, ce qui serait on contradiction avec sa définition. Il faut vérifier qu’elles sont en germe: le comportement du candidat doit indiquer qu’il a compris que ces éléments sont constitutifs de sa pratique.

 

En résumé, l’évaluation des candidats à l’examen de 1er dan consiste à :

  • vérifier sa connaissance formelle des techniques;
  • vérifier que le candidat les réalise en respectant leur schéma fondamental de construction;
  • vérifier que le candidat les réalise en montrant qu’il a compris que l’intégrité (au sens large) des deux pratiquants est importante.

 

 Evaluation du niveau NIDAN – 2ème Dan

 

Le niveau Nidan - Deuxième Dan doit permettre de manifester une compétence dans le maniement des « outils » définis pour le premier dan, et non plus simplement une compréhension et une connaissance au plan général. Sans aborder de nouvelles techniques ou formes de travail, il convient donc d’être plus exigeant dans l’application des critères déjà définis, et d’y apporter quelques orientations supplémentaires.

Au travail du I° Dan on ajoute rapidité et puissance en même temps que l'on démontre une plus grande détermination mentale. Cela s'exprime chez le pratiquant par la sensation d'avoir progressé. Le jury doit ressentir ce progrès en constatant une clarté de la mise en forme et de l'orientation du travail.

 18 ans et 2 ans minimum après le Premier dan

Critères de jugement

  • Connaissance formelle des techniques

La nomenclature d’aïkido devra être suffisamment connue pour que toute technique demandée par le jury puisse être exécutée sans hésitation.

  • Construction des techniques

L’exigence complémentaire devra porter sur la fluidité dans la construction des techniques, sur la perfection du contrôle de la distance avec l’adversaire dans toutes les phases du mouvement, et sur la capacité d’anticipation.

  • Principe d’intégrité

C’est surtout sur ce point que le jury devra se montrer plus exigeant, tous les principes énoncés pour le 1er dan devant effectivement se manifester dans la prestation du candidat au 2ème dan, et ce avec un engagement physique plus important (restant, bien sûr, adapté à l’âge des candidats, et ne devant en aucune façon prendre le pas sur le caractère technique de la prestation).

La maîtrise du principe d’irimi, et de la relation irimi - tenkan, doit commencer à se manifester : parvenir à prendre le centre de l’autre, puis parvenir à être le centre.

Travailler moins avec les bras et plus avec les hanches et les jambes, avoir un déplacement fluide.

Emergence d’une notion d’harmonie, s’adapter à son uke suivant sa morphologie, âge, sexe…

Pouvoir se libérer en tant qu’uke : plus d’appréhension dans les chutes et faire des « chutes claquées » sans se blesser, donner du rythme, garder le contact., travailler avec plus de souplesse et moins de force…

Et peut être le plus important, veiller à l’attitude :

-         se tenir droit (attention aux positions voutées ou tordues)

-         ne pas avoir le poids du corps sur les talons,

-         veiller à garder son équilibre en fin de mouvement   

 

Evaluation du niveau SANDAN – 3ème Dan

 

Le niveau Sandan - Troisième dan doit permettre de manifester une maîtrise certaine des techniques, la capacité à les adapter à toutes les situations, et l’émergence d’une liberté dans leur application.

C'est le début de la compréhension du kokyu ryoku. L'entrée dans la dimension spirituelle de l'Aïkido. La finesse, la précision et l'efficacité technique commencent à se manifester. Tout en conservant une continuité, on devra travailler sur des impulsions et des rebonds et sur plusieurs niveaux de hauteur. Tori doit dominer l’attaque forte d’uke et le maintenir dans  un déséquilibre permanent. Des qualités de puissance et de maîtrise doivent visuellement ressortir à un regard extérieur.

Il devient alors possible de transmettre ces qualités et d’enseigner.

Les exigences supplémentaires doivent donc porter sur le niveau de maîtrise des critères précédents, et notamment sur :

  • un juste contrôle de soi et de ses gestes
  • la capacité à faire des variations à partir des bases, si nécessaire (adaptabilité et disponibilité)
  • mettre de l’harmonie (arrondir) un aspect martial toujours présent
  • une maîtrise des principes techniques : centrage, connexion, distance, entrée irimi
  • la capacité d’imposer et de maintenir un rythme à l’intérieur du mouvement (cf. la notion de kokyu).

 21 ans et 3 ans minimum après le Deuxième dan

 

Evaluation du niveau YONDAN – 4ème Dan

 

Le niveau Yondan - Quatrième dan doit permettre de manifester une maîtrise complète des techniques de base et de leurs variantes. Les exigences supplémentaires doivent donc porter sur le niveau de maîtrise des critères précédents, et notamment sur :

  • la manière de dominer à tout moment la situation
  • l’adéquation du travail au partenaire et à la situation (cf. notion d’aïki = Harmonie)
  • la sérénité du candidat
  • la capacité à exprimer sa qualité de perception, son degré d’intégration et sa liberté de maniement des principes de la discipline.

A ce niveau techniquement avancé on commence à entrevoir les principes qui régissent les techniques. Ce niveau correspond à celui maximum de la progression technique nationale ; à ce stade on ne parle plus de débutant, mais de la première marche vers la voie de l’expertise.

 Il devient possible de conduire plus précisément les pratiquants sur la voie tracée par !e fondateur.

  25 ans et 4 ans minimum après le Troisième dan

 

 

À partir du niveau Godan - 5ème dan, la maîtrise technique de l’Aïkido doit être complétée par une maîtrise au plan spirituel, et au plan du comportement général.

 L’attribution des grades supérieurs au cinquième dan doit être fondée sur la vérification que le pratiquant, après avoir été construit par l'Aïkido, peut trouver le chemin d’une liberté et d’une expression plus personnelle.

Les modalités d’attributions de ces grades, à ces niveaux, ne peuvent être simplement transposées de celles des quatre premiers dan

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Publicité