Né en 1883, Maître Morihei UESHIBA eut un début
Né en 1883, Maître Morihei UESHIBA eut un début de vie marqué par la maladie.
Pour fortifier son corps, il s’imposa un entraînement physique particulièrement dur
qui l’amena à s’intéresser aux pratiques traditionnelles de son époque, le JU JITSU
et le KEN JUTSU (art de l’escrime).
Après être devenu expert dans la pratique de ces techniques et un adversaire de taille
malgré son 1m54, il eut le génie de les hisser au niveau de discipline en y intégrant
une dimension spirituelle.
C’est sur ces bases que naîtra l’Aïkido moderne en 1925 : une discipline qui dépassant
le seul débat martial, vise l’épanouissement de l’être.
Très vite son influence et sa pratique s’étendirent hors des frontières du Japon.
En 1969, date à laquelle Maître UESHIBA s’éteignit, l’Aïkido était pratiqué par des
centaines de milliers de personnes sur les cinq continents.
Présenté pour la première fois en France en 1951, l’Aïkido s’est très vite implanté
grâce aux professeurs de Judo, fortement intéressés par cette nouvelle discipline.
L’Aïkido prit son autonomie d’abord grâce à l’enseignement de Maîtres japonais
venus en France puis par des professeurs français, eux-mêmes formés au Japon.
La Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires (FFAAA) créée en 1983, agréée
Jeunesse et Sports, membre de la Fédération Internationale d’Aïkido, compte
environ 850 clubs et 32 000 pratiquants.
Avec la deuxième fédération agrée, la FFAB, on arrive à plus de 60 000 pratiquants.
Ainsi la France est le pays au monde où l'Aïkido est le plus implanté, après le Japon,
son pays natal.
C’est un art martial en forme de self-défense avec des techniques tellement
particulières qu’elles permettent de préserver l’intégrité de l’adversaire. C’est le
principe de non-violence qui prédomine. Obtenir le désarmement volontaire de
l’agresseur est à la fois l’objectif et la méthode de l’Aïkido.
Sa pratique régulière vise à mieux communiquer en favorisant le développement
harmonieux de chacun. Son objectif n’est pas la destruction de l’adversaire,
ni même la dissuasion par la crainte, mais au contraire, un échange d’énergie
propre à désamorcer l’agression et à évacuer la situation de conflit.
L’aïkidoka (celui qui pratique l’Aïkido) apprend à utiliser la force et l’énergie de son
assaillant en la retournant contre ce dernier. Il s’agit de décourager son adversaire
et non de le détruire. Toutes les techniques d’Aïkido s’inscrivent dans une série de
mouvements circulaires destinés à rejeter toutes les formes d’agressivité dans le vide.
On utilise prioritairement l’esquive et guide l’attaque de son partenaire en le
contrôlant au maximum jusqu’au point de déséquilibre. À ce moment-là, l’aïkidoka a
le choix entre la projection et l’immobilisation en fonction de l’efficacité recherchée.
L'objectif de l'Aïkido est extrêmement vaste et ambitieux. Il ne s'agit donc pas de le
réduire à un ensemble de techniques de self-défense (même si cet aspect est également
pris en compte). L’Aïkido est un engagement sur la voie de l’harmonisation qui suppose la
recherche permanente de l’attitude juste au juste moment, la pureté du geste et
de la pensée pour atteindre un idéal de perfection qui allie nature et culture,
corps et esprit.
Dans le cadre de la pratique, les rôles de Uke (celui qui attaque, qui subit la technique
et chute) et de Tori (qui est attaqué et applique la technique) sont d'égale
importance et doivent être abordés avec le même sérieux car ils constituent les
deux faces indissociables de la situation qui sert de cadre d'étude.
Dans cette même logique et conformément à l'objectif de la discipline, chacun
doit s'efforcer de pratiquer avec la plus grande diversité de partenaires, représentants
des types humains différents de par l'âge, le gabarit, le sexe ou le niveau
technique.
Le travail de l'Aïkido est composé de plusieurs formes et se pratique indifféremment à genoux,
debout, à droite, à gauche.
Le travail "mains nues" est la forme traditionnelle de travail et comprend trois formes :
Suwari Waza : les deux partenaires sont à genoux
HamniHandachi Waza : l'attaquant est debout
Tachi Waza : les deux partenaires sont debout.
Le travail avec les armes est un dérivé de la pratique à mains nues. Les armes utilisées
sont le tanto (ou couteau), le jo (bâton d'un mètre vingt environ) et le bokken
(sabre en bois).
C’est en effectuant la synthèse de toutes les techniques des arts martiaux et des
valeurs morales de l’Être Humain que Morihei UESHIBA créa l’Aïkido :
AI : union, unification, harmonie
KI : énergie vitale
DO : voie, perspective, recherche
La tenue traditionnelle pour la pratique de l’Aïkido est composée du kimono (GI)
attaché grâce à une ceinture (obi) et de l’HAKAMA, sorte de jupe-culotte noire
qui fait partie de la tenue traditionnelle japonaise et qui complète la tenue des
pratiquants confirmés. Les ZORI sont des sandales de paille que l’on porte pour
s’avancer jusqu’au TATAMI.
La progression se fait à son rythme, par degrés appelés " KYU ", du 6ème au 1er KYU. Après le passage du 1er KYU, la ceinture noire est décernée après plusieurs années de pratique à la suite d'un examen technique devant une commission de hauts gradés.
Chaque séance commence par un salut général, qui est une invitation à faire le vide Il s’agit d’oublier les soucis liés à la vie professionnelle ou autres. Par une pratique régulière, alliant la dépense physique au travail d’ouverture aux autres, l’Aïkido permet d’évacuer la tension du quotidien et de se vider de son stress. Il apporte enfin un équilibre de vie par un développement, autant de la condition physique que de qualités d’assurance et de paix intérieure.
L’Aïkido apporte beaucoup sur le plan humain. En se pratiquant à plusieurs, il favorise le contact avec les autres et permet d’aborder sans crainte les échanges verbaux ou physiques. La façon de pratiquer l’Aïkido doit être une façon d’être dans la vie. Apprendre à se placer, et suivant les situations soit laisser passer (URA) soit faire face (OMOTE).
Il enseigne par ailleurs la rigueur et la concentration tout en aidant à vaincre sa timidité.
Au travers de sa pratique martiale, l'Aïkido a pour objectif d'améliorer les relations
entre les personnes en favorisant le développement harmonieux de chacun.
Dans cette perspective, c'est à la valorisation mutuelle qu'il convient de s'employer
et non à l'affirmation de soi au détriment de l'autre, et c'est la raison pour laquelle
il n’y a pas de compétition en Aïkido ; ni vainqueur ni vaincu, et un partenaire plus qu’un adversaire.
À partir d’une simulation d’attaque, l’aïkidoka apprend à gérer l’agression. Il ne
s’agit plus de fuir l’agresseur mais bien, dans un premier temps, de lui faire face
avant de se déplacer et d’esquiver.
L’Aïkido permet donc une meilleure réaction au conflit en supprimant les craintes.
Il apporte aussi quelques clés pour avoir tout simplement confiance en soi et
développe des facultés de concentration et de maîtrise de soi.
Sur le plan physique, cette pratique développe la souplesse, favorise le relâchement
musculaire et améliore le placement du corps. Il a pour but de développer l’endurance,
la résistance à la fatigue et il augmente le dynamisme.
Sa pratique ne nécessite pas l’utilisation de la force physique et son efficacité
repose sur le déplacement, le placement, l’engagement des hanches, le relâchement
musculaire qui permet une meilleure circulation du KI (énergie vitale).
C’est dans une très bonne ambiance et une grande convivialité que se déroulent les cours où se retrouvent des hommes et des femmes d’univers très différents.
Le fait que ce soit mixte montre bien que quels que soient la taille et le poids l’Aïkido est accessible à tous. Les femmes sont même plus favorisées que les hommes parce que l’Aïkido demande de la souplesse et du mouvement plus que de la force musculaire, et d’utiliser plus les hanches que les épaules et les bras.
Les cours durent de 1 heure à 2 heures et implique une dépense physique relativement importante ; mais par une pratique régulière, le corps retrouve une souplesse et un dynamisme bénéfique.
L’Aïkido mobilise toutes les articulations du corps, mais plus particulièrement le dos et nécessite préalablement à sa pratique un certificat médical d’aptitude, excluant certaines pathologies importantes (par exemple hernies discales).
Olivier BESSON